Séminaire 2:
Les orgues à bouche sheng : modèles rénovés
Mardi 19 novembre 2019, 14h30 – 17h30
Ircam, salle Stravinsky
En présence de : Aymen Louati (musicien), Huang Lung-Yi (musicien de sheng) et François Picard (musicien de sheng).
Les orgues à bouche sheng : modèles rénovés
Mardi 19 novembre 2019, 14h30 – 17h30
Ircam, salle Stravinsky
En présence de : Aymen Louati (musicien), Huang Lung-Yi (musicien de sheng) et François Picard (musicien de sheng).
I. Présentation du sujet
La musique arabo-andalouse, est d’abord appelée al-ala ou al-andalûssiau Maroc, gharnati ou san’â en Algérie, malûfen Tunisie. Cette musique repose sur des règles très strictes, mais elle est au départ une musique non écrite se transmettant oralement du maître à l’élève. Au début du XXe siècle, cette musique a fait l’objet d’un recueil systématique par le biais de transcriptions musicales.
A partir de cette période, les instruments musicaux ont vécu une évolution à travers une série d’ajouts et des modifications. En revanche, nous voyons le rabāb aujourd’hui et depuis quelques années revenir au takht, en particulier dans quelques troupes qui traitent le répertoire arabo-andalous.
Quelles sont les caractéristiques les plus importantes de l’évolution et de l’emploi du rabāb dans le takht musical à partir du vingtième siècle en Tunisie ?
II. La problématique
Ou bien, le retour à cet instrument est-il seulement une culture musicale qui préserve le patrimoine en le faisant vivre dans le temps présent ?
III. Le plan
Ayman Louati est né le 25 Juin 1990 à Sfax (Tunisie), son enfance est bercée par la musique, chacun des membres de sa famille jouant un instrument. Son père Khaled LOUATI est un violoniste, actuellement un professeur de musique, sa mère Henda KSIBI est une chanteuse célèbre en Tunisie. Il initie très tôt le violon avec son père qui lui découvre son talon remarquable. Depuis son enfance, Il accède au conservatoire national régional de Sfax. Après le baccalauréat, il poursuit ses études en musique et musicologie à l’institut supérieur de musique de Sfax où il reçoit l’enseignement du violoniste occidental, oriental, turque, indien…
Aymen LOUATI, entre ensuite dans le domaine professionnel où il participe à plusieurs concerts nationaux en Tunisie. En 2012 Il assure un concert de musique classique, Gospel et africaine présenté en compagnie de la chorale « notre dame d’Afrique » à la cathédrale « Saint-Vincent-de-Paul et Sainte Olive » de Tunis. Fin 2012 il participe à un concert « Rencontres de cultures dans la musique classique » présenté en compagnie de la chorale JCAT « Notre Dame d’Afrique » à l’Acropolium de Carthage à Tunis.
Durant les trois ans d’études à l’institut supérieur de musique de Sfax, il assiste à tous les concerts nationaux et régionaux en tant que violoniste.
De plus, Aymen LOUATI est passionné par un instrument traditionnel tunisien rabâb il assiste à des concerts spécifiquement pour cet instrument.
A partir 2013, Aymen LOUATI commence à se faire connaitre en France, entre Paris et la côte d’Azur spécifiquement à Nice. Il participe à plusieurs concerts, comme le Baroque nomade avec Jean Christophe FRISCH (Violon et rabâb), des concerts à l’institut du monde arabe…
Couronnant son parcourt, Aymen LOUATI poursuit ses études doctorales en France. Actuellement, doctorant à l’université Jean Monnet à Saint Etienne, s’intéresse à la composition musicale et développe une approche fusionnelle traçant ses diverses orientations musicale.
Le sheng est l’un des instruments chinois les plus ancien. Il est considéré comme l’ancêtre des instruments à anche libre.
Cet instrument est l’objet d’une large utilisation tout long de son histoire pluri-millénaire. Dans la période moderne, pour répondre à la demande d’une utilisation élargie, les musiciens et les facteurs de sheng rénovent et améliore l’instrument en permanence et développent différents modèles de cet instrument.
Dans mon intervention j’aborderai, en tant qu’interprète, la problématique de deux modèles d’instruments rénovés à travers l’interprétation d’oeuvres traditionnelles et contemporaines. J’évoquerai les qualités et les défauts de ces instruments et les possibilités de développement ultérieurs. J’espère éclairer par cette intervention des compositeurs et des musiciens d’aujourd’hui.
HUANG Lung-Yi est diplômé de l’Université de Fo Guang et de l’Université de la culture chinoise (Division de la musique chinoise), Huang Lung-Yi a remporté le premier prix à la reprise au concours national de musique de Taiwan. Récipiendaire de la Young Star Series de 1998, il a fait son début de carrière au National Recital Hall de Taipei. En plus de la musique traditionnelle chinoise, Huang s’intéresse également beaucoup à la musique contemporaine et a créé plusieurs œuvres contemporaines et collaboré avec les compositeurs comme : . Huang a participé à des festivals tels que le festival de musique contemporaine de Grenoble (France), le Huddersfield Contemporary Music Festival au Royaume-Uni, le contemporary music festival März Musik à Berlin et le Viktring Modern Music Festival à Vienne. Il a également donné des récitals à Vienne en 2003 et au Texas en 2009. Huang Lung-Yi est actuellement directeur général et directeur artistique du Taipei Harmony Ensemble. Il enseigne également à Chinese Culture University, National Taiwan College of Performing Arts, and Hua Gang Art School.
Après soixante ans de coexistence et de vie en commun entre sheng traditionnels à tête de bois et 17 tuyaux et du sheng rénovés à résevoir d’eau chaude, 24 à 36 ou 37 tuyaux et résonateurs individuels sur chaque tube, il était temps que François Picard, praticien depuis plus de trente ans, fasse le point non seulement sur les faits (histoire, instruments, fabrique, répertoires) mais aussi les modalités et motivations des joueurs. Analyse des instruments et documents anciens et récents, acoustique et histoire sont confrontées aux observations de l’ethnomusicologie participante, pour montrer une réalité bien plus complexe que la confrontation entre deux univers qui s’ignoreraient ou s’opposeraient.
On découvre ainsi que les éléments que l’on croyait indissociables (réservoir d’eau, tête métallique, résonateurs, nombre élevé de tuyaux offrant de deux à trois octaves chromatiques) sont en fait bien distincts chez les praticiens de haut niveau comme Wu Wei et Li Li-Chi. Wu Wei a un petit instrument traditionnel pour se détendre, méditer, permettre à son corps-esprit de se mettre en résonance (ganying 感應). Et logiquement, mais discrètement, les grands solistes savent très bien à quoi ont servi les résonateurs et comme Wu Wei s’en dispensent, sauf pour le registre le plus aigu. Certains des changements sont évidents, apparents, comme les clefs et les résonateurs, d’autres réclament un démontage et une étude attentive des tuyaux individuels, pour découvrir sont découplés pour, à la manière d’un basson, réduite la longueur totale de l’instrument tout en gagnant une octave dans le grave.
François Picard (voir la présentation du Séminaire 1)
René Caussé
Le domaine de recherche de René Caussé, chercheur émérite à l’UMR Sciences et Technologie de la Musique et du Son de l’Ircam, est l’acoustique musicale qui couvre principalement le fonctionnement des instruments de musique – de l’oscillation au rayonnement – de tout âge et de tout horizon.
Les applications de ses recherches, outre les retombées sur le savoir, portent sur la facture instrumentale et la synthèse sonore dite par modélisation physique.